à la dérive

“Á la dérive” [from fresh water to sea water] is a personal and political artwork.

I have always wanted to work on a project where the theme was ‘water’, an element for which I have the greatest of respects. Water is a vital element which provides a sensory insulation. It also allows us a certain emotional release, being therapeutic as well as recreational. Yet, it has its risks.viagra

These images are a metaphor of the self-destructive nature of capitalism and its appropriation of Nature, which always ends up reclaiming its due; of its opulence which leaves ‘ casualties ’ on the roadside; and above all these images are a reflection on the importance of human existence.

“Á la dérive” may sound rather pessimistic as a title but letting oneself drift allows us to lose our bearings and to reach rather deep states of consciousness. The weightlessness challenges our sense of balance. One does no longer know where one is going; a complete moment of uncertainty and instability reveals itself. With the Archimedes’s principle, however, our body becomes lighter and its movement easier, and our mind follows. It does not matter! One lets oneself go with the tide because one has to, while hoping to find an anchoring point of stability or revival, as explained by the presence of the clothes hanger in some images.

I give free reign to the viewers’ thoughts and interpretations of these images. Everything is left in suspension to convey the idea of hope for those who want to see a touch of optimism, and the idea of uncertainty for those who want to scream their great concern or their fear. Whatever this series is about, if it is hope, despair, defeatism, indifference, desertion, social downgrading / loss of social position, the refusal to get involved in politics, a fight, a revolt …, all this amalgam or this myriad of feelings and very real human reactions remind us that today we are living chaotic times and that sooner or later this drifting of the white shirt, (which for me belongs to the middle classes who during the previous century were living reasonably well in the main, integrated in the modern world with certain professional success and a degree of social recognition thus able to secure a future free of concerns), could become the nightmare of our generation and also of the one to come.

“Á la dérive” [de l’eau douce à l’eau de mer] est une œuvre à la fois personnelle et politique.

J’ai toujours eu envie de travailler sur des projets avec le thème de l’eau. J’ai un grand respect pour cet élément. L’eau est un élément vital qui confère un isolement sensoriel. Elle nous permet un certain lâcher-prise en étant thérapeutique ainsi que ludique. Mais elle peut comporter des risques.

Ces images sont une métaphore au capitalisme autodestructeur, a son appropriation de la nature qui elle, fini toujours par reprendre les devants, a son opulence qui laisse des laisses pour compte sur le bord de la route et elles présentent également une réflexion sur la dimension de l’existence humaine.

“A la dérive ” sonne plutôt pessimiste comme titre mais se laisser à la dérive permet de perdre plus facilement la boussole et d’atteindre des états de conscience plus ou moins profonds. L’apesanteur bouscule notre sens de l’équilibre. On ne sait plus où on va, c’est un moment total d’incertitude et d’instabilité qui s’exprime, mais avec le principe d’Archimède, notre corps s’allège et son mouvement devient plus facile et notre esprit suit avec. Peu importe, on se laisse aller au bon vouloir du courant actuel (parce qu’on est oblige aussi) en espérant de retrouver un point d’ancrage (d’ou la présence du cintre dans quelques images), de stabilité ou de renouveau.

Je donne donc libre cours à la pensée et à l’interprétation des images à ceux et celles qui les regardent. Tout est laissé en suspension pour évoquer l’idée d’espoir pour ceux qui veulent y voir une touche d’optimisme et l’idée d’incertitude pour ceux qui veulent crier leur grande inquiétude ou leur peur ou autre chose. Qu’il s’agisse d’espoir, de désespoir, de défaitisme, d’indifférence, de désertion, de déclassement social, de refus de s’investir en politique , de lutte, de révolte …, tout cet amalgame ou cette myriade de sentiments et de réactions humaines bien réels, nous rappellent aujourd’hui que nous vivons une époque chaotique et que tôt ou tard cette dérive de la chemise blanche, qui représente pour moi celle des classes sociales moyennes qui au siècle précédent vivaient assez raisonnablement, intégrées au monde moderne avec une certaine réussite professionnelle et une certaine reconnaissance sociale qui pouvaient donc s’assurer un avenir sans soucis, pourrait devenir le cauchemar de notre génération et aussi des prochaines.

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